J'ai entendu cette expression ce matin sur France Info et je l'ai trouvée tellement juste! cette expression est utilisée en psychologie pour désigner les phénomènes du type de ce qui est en train de se passer avec cette vraie non-pénurie d'essence!
Je sais pas vous, mais pour ma part, ça m'a bien pourri le week-end - qui était déjà bien assez maussade comme ça rapport au temps : cette pluie incessante de samedi soir à lundi, c'était quelquechose.
Pour en revenir aux non-problèmes d'essence, comme tout le monde, j'ai eu la puce à l'oreille vendredi en entendant qu'il n'y avait "AUCUN risque de pénurie". Me remémorant les heures un peu compliquées vécues en 2010, je me suis dit qu'on en était quand même vraiment pas là et qu'à l'époque, il avait fallu attendre vraiment 15 jours de mouvement avant de vraiment galérer, donc là, quand même....le vendredi soir, les stations service étaient blindées et j'étais KO, du coup, j'ai filé chercher mes petits pour être à la maison le plus vite possible. Le week-end s'annonçait calme sans trop de programme. Samedi, Numéro 1, ravi d'apprendre que Décathlon avait appelé pour confirmer l'arrivée de son coupe-vent, m'a demandé d'aller le chercher le jour même; ça lui faisait tellement plaisir que j'ai dit banco ! on est d'abord passé au "city" (terrain multi-sport en synthétique très urbain au milieu de nos champs ;) ) pour taper un peu la balle. Au moment de repartir, un gamin d'une bonne douzaine d'année a fait un vol plané devant nous. Au début j'ai pas bien compris comment il avait pu se ramasser de la sorte en courant, quand il a enlevé les roues de dessous ses tennis j'ai mieux compris ! (vous savez ces tennis bizarres avec juste une roulette qui se clipse dessous, c'était ça!). Il avait l'air d'aller bien et puis quand il a regardé son genou, ce grand machin s'est mis à pleurer, je suis donc aller jouer les bonnes samaritaines (ah oui, pour simplifier le truc, j'avais Numéro 1.2, pantalon aux chevilles en train de faire pipi dans contre un buisson!!!). Après avoir rassuré Alan (oui, il s'appelait Alan, on choisit pas ses parents...on choisit pas sa famille...) et l'avoir mis sous la surveillance de Numéro 1.1 (je ne voulais pas qu'il tourne de l'oeil), j'ai rhabillé 1.2 et je suis retournée prodiguer les premiers soins, en gros, je lui ai dit qu'il allait garder sa jambe, qu'il ne fallait pas qu'il s'inquiète et je lui ai demandé où était sa maman !!!!! il m'a alors dit habiter juste à côté, et vue sa petite babine tremblante, je lui ai proposé de le raccompagner chez lui : bon choix, d'un coup, il a repris des couleurs (NDLA: il s'est juste vaguement écorché le genou hein, ça saignait à peine!!! c'était vraiment rien). Me voilà donc partie avec ma petite troupe chez Alan, qui habitait juste à côté....enfin, juste à côté en pattes normales, pas avec Numéro 1.2 à trottinette (son vélo est cassé, long other story), ou avec Numéro 1.1 et son ballon....bref, on a mis 10 minutes pour atteindre la maison d'Alan !!! qui nous a chaudement remerciés de l'avoir raccompagné (et qui s'est un peu mordu les doigts d'avoir accepté aussi, car il aurait mis dix fois moins de temps s'il était parti seul!!!!). Sauf qu'une fois qu'on a été chez Alan, il a fallu en revenir, et hop, re-10 minutes! bref, on a perdu 30 minutes avec cette histoire et il était quasi 18h quand on est partis chez Décathlon. Au bout de 5 km, mon voyant d'essence s'est allumé, l'ordinateur de bord m'informant qu'il me restait une autonomie d'environ 120 km.
J'aurais pu (dû) faire de l'essence (j'adore dire "faire de l'essence", j'assume!) à ce moment là mais il y avait du monde et j'avais prévu de passer à la station service Total Express près de la maison, d'autant qu'un colis m'y attendait (elle fait point relais, c'est très pratique car les horaires d'ouverture sont pour le coup très large). Sauf qu'il était pas loin de 19h30 quand on est rentrés de Décathlon, du coup, j'ai reporté au lendemain (le compteur disait 90 km).
Le lendemain matin, dimanche donc, j'embarque Numéro 1.2 pour une super sortie : station service / boulangerie. On commence par la boulangerie car on avait peur qu'il n'y ait plus de pain (notez l'ironie de la pensée!) et puis en passant devant Carrefour market, tiens c'est bizarre on dirait que la station service est fermée....Intermarché, oh purée c'est fermé ici aussi. Total express : pompes toute HS.....WOKAY on est bien ! il me reste 80 km d'autonomie, j'habite à 20 km de mon boulot) et il n'y a plus une goutte d'essence....Bien bien bien....on respire, on hyperventile, on ouvre les chakras, on insulte tous les %$?ù!!!?$* qui ont fait le plein comme des bourrins depuis vendredi et on rentre à la maison....un brin énervée....oui juste un brin (heureusement Monsieur me connaît très bien et sait que dans ses cas là, y'a pas grand chose à faire, quelques paroles rassurantes et me laisser mariner dans mon stress, c'est le meilleur remède <3).
Sachant que je ne pouvais rien faire qu'attendre le lendemain matin, j'ai essayé bon an mal an de passer une bonne après-midi, le soir au coucher le stress est remonté pas mal, et puis, histoire de corser le truc j'ai dormi dans le lit de Numéro 1.2 qui n'arrivait pas à dormir, je n'étais que courbatures le lendemain au réveil ! (oui, je n'ai réalisé où j'avais dormi que lorsque mon réveil a sonné à l'autre bout de la maison!!!!).
Je suis partie un peu plus tôt que d'habitude en essayant de me convaincre que puisqu'on nous le disait : il n'y avait pas de risque de pénurie et que de ce fait, les stations avaient forcément été ravitaillées dans la nuit. Quand j'ai vu que mon compteur affichait 60 km restant, je n'en menais pas large. Je suis arrivée à la station service et là : ouuuuuuuuf de soulagement ! une queue monstre ok, mais signe de présence de carburant ! j'ai donc pris mon mal en patience en croisant les doigts pour avoir mon précieux et puis j'ai fait 3/4 de plein, anéantissant par la même occasion la boule que j'avais dans l'estomac depuis la veille.
Normalement je suis tranquille pour pas loin de 3 semaines avec ça, on peut décemment penser que d'ici là, la situation aura évolué positivement mais tout de même. Je ne peux m'empêcher de penser que si tout le monde ne s'était pas rué à la pompe ce week-end, j'aurais passé un meilleur week-end et peut-être même que je serais arrivée à l'heure au boulot lundi (enfin ça, faut pas rêver, ça n'arrivera jamais ! ).
Prophétie auto-réalisatrice je vous dis !